LE COSTUME
dans la Région de Tanger
dans la Région de Tanger
_ La zone internationale du Maroc n'est point des plus riches en monuments anciens. Ceux qu'on y peut rencontrer ne sauraient donner une idée de l'art dans sa pureté classique, ni faire prévoir la qualité ornementale des magnifiques minarets de Tétouan.
_ C'est un fait cependant, que le voyageur débarqué à Tanger prend plaisir à ce premier contact avec la terre marocaine et que les artistes s'y sont volontiers fixés. Tanger a sans doute pour elle l'incomparable beauté du site, à la fois méditerranéen et atlantique, l'abondance de la végétation et de la flore, le grouillement cosmopolite de la ville dévalant, par le petit Socco, jusqu'aux bassins du port et se redressant, par étagements successifs, vers la kasbah que couronne un palais sans style propre, mais non sans grandeur.
_ Mais Tanger offre avant tout un pittoresque bariolé de costumes: un pittoresque qui, par exception, n'est pas crasseux ni dépenaillé.
_ Autour des étalages de fleurs, de fruits, de légumes, le Grand Socco groupe des silhouettes variées: Riffains aux courtes jellabas brunes piquetées de bouffettes de couleur, coquetteries mignardes de ces farouches guerriers; bédouines coiffées de l'ample chapeau à cordelière bleue et guêtrées de cuir. Celles-ci ont pour vêture apparente trois pièces rectangulaires d'un même tissu qui leur couvrent la tête, leur protègent les épaules et leur ceignent les reins. Cette étoffe (fouta), tissée par les femmes de l'Andjera, est couramment en vente sur les marchés de la ville. Sur chaîne et trame de coton, chaque pièce est composée, dans le sens transversal, de rayures de différentes largeurs, inégalement espacées, en blanc et rouge, ou en blanc, rouge et noir, et ornée, dans les intervalles, de petits motifs de broderie parallèlement alignés. Les plus belles, unies dans leur partie centrale, présentent, à chaque extrémité, des bandes ajourées de dentelle, obtenues dans le tissage même, par un jeu des fils dé chaîne et de trame. Quelques-unes, comportant l'adduction d'autres couleurs comme le vert et le jaune, sont connues sous le nom de foutas Chechaouane.
_ Dans une région assez dépourvue d'industries d'art, celle-ci vaut du moins qu'on lui prête attention, et c'est lui reconnaître un mérite certain que de constater qu'elle a su, jusqu'à ce jour survivre à la concurrence de plus en plus redoutable des étoffes importées.
_ J. BALDOUI.
نظرا لأهمية الموضوع نقلنا هذا النص عن موقع :_ C'est un fait cependant, que le voyageur débarqué à Tanger prend plaisir à ce premier contact avec la terre marocaine et que les artistes s'y sont volontiers fixés. Tanger a sans doute pour elle l'incomparable beauté du site, à la fois méditerranéen et atlantique, l'abondance de la végétation et de la flore, le grouillement cosmopolite de la ville dévalant, par le petit Socco, jusqu'aux bassins du port et se redressant, par étagements successifs, vers la kasbah que couronne un palais sans style propre, mais non sans grandeur.
_ Mais Tanger offre avant tout un pittoresque bariolé de costumes: un pittoresque qui, par exception, n'est pas crasseux ni dépenaillé.
_ Autour des étalages de fleurs, de fruits, de légumes, le Grand Socco groupe des silhouettes variées: Riffains aux courtes jellabas brunes piquetées de bouffettes de couleur, coquetteries mignardes de ces farouches guerriers; bédouines coiffées de l'ample chapeau à cordelière bleue et guêtrées de cuir. Celles-ci ont pour vêture apparente trois pièces rectangulaires d'un même tissu qui leur couvrent la tête, leur protègent les épaules et leur ceignent les reins. Cette étoffe (fouta), tissée par les femmes de l'Andjera, est couramment en vente sur les marchés de la ville. Sur chaîne et trame de coton, chaque pièce est composée, dans le sens transversal, de rayures de différentes largeurs, inégalement espacées, en blanc et rouge, ou en blanc, rouge et noir, et ornée, dans les intervalles, de petits motifs de broderie parallèlement alignés. Les plus belles, unies dans leur partie centrale, présentent, à chaque extrémité, des bandes ajourées de dentelle, obtenues dans le tissage même, par un jeu des fils dé chaîne et de trame. Quelques-unes, comportant l'adduction d'autres couleurs comme le vert et le jaune, sont connues sous le nom de foutas Chechaouane.
_ Dans une région assez dépourvue d'industries d'art, celle-ci vaut du moins qu'on lui prête attention, et c'est lui reconnaître un mérite certain que de constater qu'elle a su, jusqu'à ce jour survivre à la concurrence de plus en plus redoutable des étoffes importées.
_ J. BALDOUI.
http://www.cemaroc.com/t10p20-les-arts-indigenes